L’amour ne se divise pas entre les générations, il se multiplie.
Et si le retour au cocon familial était une bonne idée ?
Quand on est jeune adulte, on rêve de liberté. On veut son propre chez-soi, ses règles, sa déco, sa vie. Pas parce qu’on rejette nos parents, mais parce qu’on a besoin de construire notre propre univers. Et c’est bien normal.
Mais les années passent, on devient parent à notre tour, et parfois, la vie nous pousse à reconsidérer certaines évidences. Nos parents vieillissent, la fatigue s’installe, la solitude aussi. Et là, une idée qui semblait impensable revient doucement : Et si on vivait de nouveau ensemble ?
Pas pour revivre le passé, mais pour créer un nouveau modèle. Un quotidien où chacun s’apporte quelque chose, à son rythme. Une cohabitation choisie, réfléchie, qui peut s’adapter à tous !
Une relation mère-fille qui traverse les âges
On parle souvent de la relation mère-fille comme d’une relation forte, parfois même fusionnelle. Et c’est vrai. C’est une relation qui évolue, qui se transforme, mais qui reste là, solidement ancrée dans la vie. Peu importe l’âge que l’on a, ou celui qu’elle a, ma maman reste ma maman. Et moi, je reste sa fille.
Ce lien ne disparaît pas avec l’indépendance, ni avec les années. Il change de forme. On passe de la petite fille qui a besoin d’elle pour tout, à la femme adulte qui la conseille, l’écoute, l’aide parfois. Mais l’attachement est intact. Il y a une tendresse, un respect, une forme d’admiration aussi, pour tout ce qu’elle a traversé, donné, construit.
Alors bien sûr, ça n’a jamais été une relation parfaite (et tant mieux, ça veut dire qu’elle est vraie). Mais dans notre cas, les “hauts” ont toujours été plus nombreux que les “bas”. Et aujourd’hui, ce lien-là, c’est justement ce qui nous pousse à envisager cette cohabitation : pas pour rejouer un rôle passé, mais pour inventer ensemble une nouvelle façon d’être mère et fille… adultes.
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Trois générations sous le même toit : une nouvelle organisation à imaginer
Si on décide un jour d’habiter ensemble, ce ne sera pas juste « ma mère vient vivre chez nous ». Ce sera nous vivons à trois générations sous le même toit : mes enfants, mon mari, ma mère, moi. Et cette configuration, aussi belle soit-elle sur le papier, demande une vraie réflexion sur l’organisation du quotidien.
Ce genre de cohabitation ne s’improvise pas. Il faut penser les espaces : prévoir des zones communes (cuisine, salle à manger, jardin…) mais aussi respecter des bulles d’intimité pour chacun. Une salle de bain dédiée à ma mère, une pièce où elle peut se retrouver tranquille, un espace à elle. De la même manière, nous devons préserver notre vie de couple, la tranquillité des enfants, nos habitudes aussi. Personne ne doit se sentir « en trop », ni envahissant, ni envahi.
C’est un équilibre à trouver, entre vie partagée et respect de l’indépendance de chacun. Une forme d’harmonie intergénérationnelle qui ne peut exister que si chacun se sent libre, reconnu, et chez lui. On n’est pas dans une logique d’hébergement : on est dans une logique de projet de vie durable à plusieurs, avec des espaces pensés pour vivre ensemble… mais aussi chacun chez soi.
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Mutualiser l’équipement, simplifier la vie (et le budget)
L’un des grands avantages de la cohabitation, c’est qu’on peut mutualiser beaucoup de choses. Vivre sous le même toit, c’est aussi partager le quotidien d’un point de vue très concret. On n’a pas besoin de deux machines à laver, deux aspirateurs, deux fours… et ça, mine de rien, ça simplifie les choses.
Financièrement, c’est une évidence : on réduit les doublons, on optimise les dépenses du quotidien. Faire les courses ensemble, partager les frais d’électricité, de chauffage, d’eau… tout cela peut alléger le budget de tout le monde. On cuisine pour cinq ou six au lieu de quatre, avec à la clé moins de gaspillage et souvent plus de convivialité.
Mais au-delà de l’aspect économique, c’est aussi une gestion plus simple, plus fluide. Un seul frigo à remplir, un seul lave-vaisselle à lancer, une organisation à mettre en place, oui… mais pour un fonctionnement globalement plus léger. Et ça, dans un quotidien déjà bien chargé, ce n’est pas négligeable.
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Mutualiser les ressources humaines : un quotidien rééquilibré
Dans une maison intergénérationnelle, on ne partage pas que le matériel : on partage aussi les forces, les compétences, les besoins, les manques. Et c’est là que ça devient vraiment intéressant.
Moi, je cours après le temps. Entre le travail, les enfants, la maison… il y a des journées où je n’ai même pas le temps de passer à la pharmacie ou de faire les courses tranquillement. Ma mère, elle, a plus de temps, mais moins d’énergie. Elle aimerait voir ses petits-enfants plus souvent, se sentir utile, partager. Ensemble, on peut rééquilibrer nos quotidiens.
Elle aime cuisiner longuement, recevoir, prendre son temps. Nous, on a tendance à bâcler les repas du soir par manque de temps. Elle est précieuse aussi pour les enfants, pour leur transmettre des savoir-faire : les bases de la cuisine, un peu de jardinage, la patience d’un tricot, ou même — dans l’autre sens — apprendre à jouer à la console ! Et de notre côté, on peut l’aider sur des choses plus techniques : gérer les démarches en ligne, résoudre ses soucis informatiques, organiser des rendez-vous, porter des charges, bricoler.
Chacun apporte quelque chose à l’autre. Ce n’est pas un échange forcé, c’est un échange naturel. Et dans un monde où tout va trop vite, ça ressemble presque à une forme de retour à l’essentiel : être là les uns pour les autres, tout simplement.
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Et si c’était ça, le vrai équilibre familial ?
Aujourd’hui, dans nos vies modernes, on a pris l’habitude de tout cloisonner. Les enfants à l’école, les parents au travail, les grands-parents… souvent à l’écart. Et quand ils vieillissent, sans forcément être malades, sans avoir besoin d’un suivi médical constant, on les dirige de plus en plus vers des maisons de retraite ou des résidences seniors. Pas toujours parce que c’est la meilleure solution pour eux, mais parce qu’on ne sait plus comment faire autrement.
Mais est-ce qu’on ne s’est pas un peu trompés de logique ? Est-ce que ce modèle individualiste, ultra-indépendant, où chacun vit dans son coin, est vraiment plus épanouissant ? Quand je pense à ma maman, encore capable de conduire, de sortir, de vivre pleinement — mais seule — je me dis que non. Pour moi, c’est hors de question de la laisser s’éteindre lentement dans un endroit où elle se sentirait mise de côté, où elle serait coupée de ceux qu’elle aime.
Je crois profondément qu’on peut construire autre chose. Un modèle intergénérationnel, vivant, humain. Où chacun donne et reçoit. Où ma mère, même si elle ne travaille plus, a encore tant à transmettre. Où mes enfants grandissent avec une grand-mère présente, qui leur apprend la vraie vie, les traditions, la patience, les petits gestes du quotidien. Et où, moi, je ne suis plus seule à tout porter.
Et si parfois je ne peux pas tout faire, il existe des solutions : on peut aussi faire venir des aides à domicile, ponctuellement, dans une maison où tout le monde vit ensemble. On peut trouver un équilibre, ajusté à chaque situation. Et en plus, soyons honnêtes : le coût d’une maison de retraite, quand on le met face à celui d’une vie partagée, avec peut-être quelques ajustements dans la maison, quelques services extérieurs, il n’y a pas photo. Je préfère mille fois gagner en richesse de vie, plutôt que d’investir dans une solitude organisée.
Au fond, je crois que la vraie richesse, c’est celle du lien. Et que le mot « famille » devrait retrouver tout son sens : un lieu où on prend soin les uns des autres, à toutes les étapes de la vie.
Construire notre maison intergénérationnelle, et beaucoup plus encore
De notre côté, on a décidé de sauter le pas. On est en pleine préparation, à la recherche de cette maison intergénérationnelle idéale, celle qui permettra à chacun de trouver sa place sans empiéter sur celle de l’autre. Ce n’est pas simple — plus on est nombreux, plus il faut penser à tout — mais on avance. C’est le démarrage qui est le plus long… après, j’espère qu’il ne nous attendra que du bon.
Évidemment, on pose quelques règles pour que la cohabitation fonctionne, mais ce qu’on ressent le plus, c’est une vraie impatience. L’envie de créer un lieu de vie à trois générations, où chacun apporte, reçoit, transmet. Une maison où l’on partage les tâches, les repas, les histoires, les soucis parfois — mais surtout les moments qui comptent. Je ne suis pas une idéaliste, pas encore… mais j’aimerais le devenir. Je ne vois pas ce projet comme une prise de risque, mais comme une réponse pleine de sens à nos besoins actuels. Et surtout, comme une richesse pour chacun d’entre nous, de l’enfant qui découvre la vie à la grand-mère qui a tant à offrir. Bien sûr qu’il y aura des défis. Mais à partir du moment où on est unis, ce sera toujours plus simple d’avancer. Ensemble, dans notre maison intergénérationnelle.
Et toi, tu ferais quoi si ta mère débarquait avec ses valises et ses recettes ?
Maya
Quelle beau projet. Il faudrait que beaucoup plus d’ enfants se préoccupent de leurs parents.
Je comprends aussi que cela face peur de voir veillir sa maman ou son papa… pour ma part je me suis occupée de ma maman. Il est vrai que ce n’est pas toujours facile.
Mais je ne regrette pas j’ai profité de ma petite maman aujourd’hui elle est toujours dans mon cœur ❤️. elle me manque encore parfois. Mais je sais qu’ elle est prêt de moi.
C’est un choix de vie, important. Mais aussi celà aide les petits enfants à voir les choses différentes.
Les grands-parents expliquent différemment écoutent aussi différemment, ils arrivent même à avoir des secrets 😊..