Reconversion hybride : pourquoi la génération milléniale ne veut plus faire carrière comme ses parents

On ne veut plus gravir les échelons. On veut construire notre propre échelle.
Fini les parcours tracés à 18 ans, les CDI qu’on ne remet jamais en question, les métiers qu’on garde comme on garde un buffet de famille : par principe. Pour la génération milléniale, faire carrière, c’est devenu un mot flou, presque suspect. Là où nos parents cherchaient à “faire leur trou”, on cherche plutôt à ne pas s’y enterrer. Et si on arrêtait de croire que ce sont les jeunes qui ne veulent plus bosser… alors que ce sont surtout les anciens modèles qui ne font plus sens ?
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D’un idéal de stabilité à un besoin d’alignement
Nos parents voulaient “un bon job” : comprenez, stable, bien payé, et si possible dans la même boîte pendant 40 ans. Pour eux, le travail, c’était le pilier de la vie adulte, un devoir plus qu’un choix. Nous, on veut que ce soit un moteur, un prolongement de qui on est, pas une camisole. On ne veut pas juste « gagner notre vie », on veut aussi la vivre.
Le CDI, longtemps perçu comme le Graal, est aujourd’hui vu comme un confort… conditionnel. Parce qu’on a vu nos aînés s’épuiser, regretter, parfois même tomber malade sans jamais oser bifurquer. Alors nous, on garde toujours une porte de sortie pas loin, un plan B en fond de tiroir, un compte LinkedIn à jour. On ne veut plus s’accrocher à un poste qui ne nous ressemble pas, juste pour cocher une case. On veut du sens, du vrai. Et si possible, du kiff.
Un parcours professionnel devenu modulable
Avant, le parcours était souvent figé dès l’adolescence : orientation, diplôme, embauche, carrière. Aujourd’hui, la donne a changé. Études longues, doubles cursus, side-projects, formation continue, reconversions, activités secondaires… La vie pro des milléniaux ressemble plus à une playlist qu’à une discographie classique.
On expérimente, on ajuste, on se plante parfois, mais on évolue. On affine notre profil en fonction de ce qu’on découvre sur le monde, sur nous-mêmes, sur nos limites aussi. On ne fait plus le même métier toute sa vie. Et ce n’est pas de l’instabilité : c’est de l’adaptation. De l’agilité. De l’audace, aussi. Une forme de lucidité : le monde change, pourquoi pas nous ?
Vivre mieux, pas forcément gagner plus
Il y a quelques années encore, dire “je gagne moins qu’avant mais je suis plus heureux·se” passait pour une hérésie. Aujourd’hui, c’est un choix assumé, revendiqué. La richesse ne se mesure plus seulement en euros, mais en qualité de vie, en sens, en liberté, en temps pour soi. De plus en plus de milléniaux acceptent de ralentir pour mieux vivre. Et si ça implique moins de salaire, tant pis. Voire tant mieux.
Le COVID a accéléré cette bascule : il nous a montré que tout pouvait s’arrêter. Du jour au lendemain. Il a aussi renforcé un besoin déjà là, bien ancré chez les enfants des babyboomers : ne plus se contenter d’un “job alimentaire”. Choisir un métier qui a du sens, un environnement qui respecte notre rythme, une activité qui nourrit notre cerveau et notre cœur.
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Une génération audacieuse… et lucide
Non, les milléniaux ne sont pas une bande de feignants ingrats. Ce sont des adultes lucides, souvent fatigués, parfois paumés, mais profondément en quête d’alignement. Ils ne veulent pas juste « réussir » comme on leur a appris. Ils veulent s’épanouir, contribuer, évoluer. Sans se perdre.
Ils ont compris qu’un job, c’est plus qu’un salaire. C’est un choix de vie. Et parfois, pour vivre vraiment, il faut savoir se reconvertir.
Et toi, tu l’as trouvée ta voie ou t’es encore en train de la réinventer ? Viens en parler, on est toute une génération à tracer notre propre chemin.
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