Arrêtez de nous demander si on veut un troisième enfant

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Jamais deux sans trois

« Alors,  c’est pour quand le 3ème ?”
C’est fou comme une simple question peut devenir le déclencheur d’un tsunami intérieur. Une phrase balancée avec le sourire, en pensant bien faire, comme si c’était la suite logique. “Jamais deux sans trois”, “Tu verras, c’est que du bonheur”, ou le mythique “Tu pourras avoir la carte famille nombreuse” – comme si notre utérus devait se mettre au service d’un programme de fidélité.


Mais à quel moment a-t-on décidé que deux enfants, c’était juste une étape intermédiaire ? À quel moment on a oublié que chaque grossesse est une épreuve, chaque enfant un bouleversement, et chaque décision parentale un acte intime, parfois douloureux, souvent réfléchi, toujours personnel ?

Il est temps d’en parler. Franchement. Sans filtres. Parce qu’on en a marre qu’on nous regarde comme si on n’avait pas fini le boulot.


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Pression sociale et familiale : le 3ème, c’est le bonus obligatoire ?

Il y a des phrases qu’on finit par anticiper. Avant même qu’elles soient prononcées, on sent venir la remarque. Le regard qui glisse sur nos deux enfants, le petit sourire complice et cette phrase qu’on nous a déjà servie cent fois : “Alors, c’est pour quand le petit dernier ?” Comme si le fait d’en avoir deux enclenchait automatiquement une sorte de compte à rebours vers un troisième. Comme si on jouait à un jeu de société où il fallait collectionner les pions. Comme si la famille “idéale” devait forcément inclure trois enfants, sinon c’est un peu… inachevé.

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Chaque enfant demande de la présence, de l’écoute, de la disponibilité. Avant de penser à ‘faire un autre’, n’oublions pas que notre rôle de parent, c’est d’être là, vraiment, pour ceux qui sont déjà là.

Ce genre de remarques, on les entend partout : dans la bouche des grands-parents, des copines, des voisins, parfois même des inconnus. Et elles sont souvent pleines de “bonnes intentions”. Mais ce qu’on entend aussi derrière, c’est l’injonction. Celle de rentrer dans un moule. De suivre un modèle. De ne pas déroger à la “logique familiale”. Sauf que la logique des autres n’est pas la nôtre. Et que cette pression, même douce, même polie, vient s’ajouter à toutes les autres qu’on porte déjà en tant que mères, en tant que femmes, en tant qu’êtres humains qui essayent juste de garder un minimum de paix dans leur foyer.


Comme si c’était juste un enfant en plus

Il y a cette idée très ancrée que passer de deux à trois enfants, c’est presque la même chose. “Oh, tu verras, à trois c’est pareil, tu es déjà rodée.” Vraiment ? Comme si un troisième enfant se glissait dans la routine sans faire de vague. Comme si ton corps n’allait pas revivre une grossesse complète, un accouchement, un post-partum. Comme si ton mental n’allait pas être mis à l’épreuve. Comme si ton sommeil n’était pas déjà en miettes. Non, ce n’est pas juste un petit supplément. C’est une tornade en puissance, un bouleversement logistique, émotionnel, personnel. Et ce choix-là, il ne devrait appartenir qu’à nous.

Parce qu’un enfant, ce n’est pas un chiffre dans une colonne, un niveau 3 terminé dans le jeu parental. C’est un être humain à aimer, à accompagner, à écouter. C’est du temps, de l’énergie, des nuits blanches, des concessions. Quand on a trouvé un équilibre, même précaire, à quatre, pourquoi faudrait-il systématiquement le mettre en péril ? Pourquoi ne pourrait-on pas simplement dire : “On est bien comme ça.” Et que ce soit suffisant.


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Et les femmes dans tout ça ?

Étrangement, quand on parle de faire un troisième enfant, on oublie toujours la femme. Comme si elle n’était qu’un moyen de production silencieux. Comme si son corps n’avait rien vécu. Comme si ses cicatrices, visibles et invisibles, n’avaient aucune mémoire. Pourtant, chaque grossesse laisse une trace. Chaque accouchement transforme. Chaque nuit sans sommeil, chaque montée de lait, chaque chute d’hormones, chaque rééducation, chaque moment de doute… tout ça s’accumule. Et il faudrait recommencer, “juste une dernière fois”, pour faire plaisir à qui, au juste ?

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Être parent, c’est être là quand tout va bien… mais surtout quand ça ne va pas. Dans les rires comme dans la fièvre, la présence compte plus que le nombre.

On parle rarement de la carrière qu’elle a mis du temps à reconstruire. De la fatigue chronique. De la santé mentale mise à l’épreuve. Du couple qui survit déjà difficilement aux vagues du quotidien. De sa charge mentale, qui n’attend qu’un bébé de plus pour exploser. Et puis il y a ce qu’elle ne dit pas : l’angoisse, la peur de ne pas être à la hauteur, le besoin d’avoir du temps pour elle, pour être elle, pas juste maman. Est-ce qu’on peut la laisser respirer avant de lui demander de replonger ?


Non, on n’a pas besoin d’une carte famille nombreuse pour être heureux

Et puis il y a cette remarque, à la fois absurde et révélatrice : “Tu pourras avoir la carte famille nombreuse, ça te fera des réductions !” Comme si faire un enfant, c’était un calcul de rentabilité. Comme si on allait soudainement oublier les nuits blanches, les frais de garde, les rendez-vous médicaux, les fringues à changer tous les trois mois… parce qu’on a eu -10 % sur un billet de train.

Cette vision économique de la parentalité est fatigante. On ne fait pas un enfant pour payer moins cher le ciné. On ne construit pas une famille en fonction d’un barème. Et ce n’est pas un ticket de réduction qui va nous offrir plus de patience, de force ou de disponibilité. Ce qui rend une famille heureuse, ce n’est pas son effectif. C’est le lien, le respect, la complicité, l’amour. Et surtout, la liberté de faire ses propres choix.


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Et si on arrêtait de poser des questions qui ne nous regardent pas ?

On ne sait jamais ce qu’il y a derrière un “non” à la question du troisième. Il y a peut-être des douleurs. Il y a peut-être des décisions complexes. Il y a sûrement beaucoup d’amour, d’équilibre et d’intelligence. Et ce “non”, même s’il ne rentre pas dans la norme, il mérite d’être entendu, respecté, accueilli sans commentaire.

Alors non, on n’a pas besoin d’un troisième enfant pour valider notre famille. On n’a pas besoin de cocher une case ou de suivre un vieux proverbe. Ce qu’on veut, c’est être bien. Juste ça. Et c’est déjà beaucoup.

Et toi, tu l’as déjà entendue, cette fameuse question du “petit troisième” ?

Comment

  • Maya

    Oui 🤣.. personnellement j’ai tellement entendu ma mère 😍 dire si j’aurais eu le choix,la pilule,je n’aurais jamais eu 8 enfants et s’en compte se qui ne sont pas arrivées à terme..
    Donc j’ai fait le choix de 2 enfants et fière de ça..

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