Télétravail avec enfants, charge mentale et jonglage quotidien : journal d’une maman hybride
Une journée (presque) ordinaire de télétravail… en famille
Aujourd’hui, je travaille avec un dinosaure collé à mon ordinateur. Il me fixe comme pour me prévenir : “Tu sais que l’école ne dure pas toute la journée, hein ?”
Alors je tape vite. Très vite. Parce que cette plage de calme ne durera pas. Parce que je sais que le prochain “Mamaaaan” n’est jamais loin. Travailler depuis chez soi, ça peut paraître confortable. Mais pour une maman qui travaille à la maison, ce n’est pas du tout la même expérience. Ce n’est pas le télétravail Pinterest. C’est le télétravail avec des jouets qui traînent et des appels qu’on tente de passer en chuchotant.
Découvre l’article [À quoi ça sert d’avoir des enfants ?]
Travailler à domicile quand on est maman : entre deux mondes
Le télétravail avec des enfants en bas âge, c’est un flou permanent. Papa part le matin. C’est clair, c’est net : il est “au travail”. Mais moi ? Je suis là. Alors… est-ce que je travaille vraiment ? Pour mon fils, c’est flou. Tentant même. Deux minutes, juste deux minutes. Et moi, je suis tentée de dire oui. Sauf que ce “oui” me coûte une heure de productivité.
Alors je fais le maximum quand il est à l’école, ou calme. Je bosse à 200 %, sans lever la tête, parce que je sais que ce temps est compté. Travailler à la maison quand on est parent, c’est être tout le temps sur le fil : celui de l’efficacité et celui de la disponibilité affective.
Toujours disponible, toujours coupée : le piège de la fausse proximité
Pour garder un œil, on installe notre poste de travail au milieu du salon, ou près d’eux. Mauvaise idée ? Bonne idée ? En tout cas, c’est la réalité. Et c’est là que le malentendu s’installe : si je suis à côté, c’est que je suis avec eux. Alors pourquoi ne pas me solliciter ?
Les notifications s’accumulent, les “maman ?” se rapprochent, et la tension monte. Je ne sais plus ce qui est le plus urgent : répondre à un client ou arbitrer une dispute de Playmobil.
À la fin de la journée, j’ai le cerveau en vrac, les nerfs tendus, et la gorge nouée. Je suis crevée. Et forcément, moins patiente. Alors je crie. Puis je m’en veux. Puis je culpabilise. Puis je recommence.
Un bureau, une porte… et un peu d’air mental
Ma nouvelle obsession ? Avoir une pièce dédiée au travail à la maison. Pas un bout de meuble repliable. Pas la chambre d’amis reconvertie. Un vrai bureau. Avec une porte. Une pièce fermée qui dit “ici, maman travaille”. Et où on ne joue pas, on ne crie pas, on ne négocie pas.
Dans notre nouvelle maison, je veux créer ce lieu-là. Je veux aussi installer avec mon fils un organisateur familial : un calendrier quotidien, des repères visuels, des rituels. Qu’il comprenne que quand c’est l’heure de travailler, maman n’est pas disponible. Et que moi, j’apprenne aussi à lâcher prise quand c’est le moment.
Parce qu’en télétravail, les frontières entre vie pro et vie perso s’effacent. Il faut marquer l’espace. Mais il faut aussi marquer le temps.
Découvre l’article [Faire du tri chez moi = faire du tri dans ma tête]
Télétravail maternel : entre deux passions et mille émotions
Mon casque anti-bruit, c’est mon armure. Mon refuge. Parfois, je me coupe du bruit, des cris, de l’agitation. Mais il n’existe pas de casque magique contre la main qui tire la manche, contre la culpabilité qui s’invite à la moindre erreur.
Je m’invente des jeux, des occupations, j’essaie d’éviter l’écran en boucle. Je crée un équilibre fragile, fait d’improvisation et de micro-astuces. C’est bancal. Mais c’est ma vie.
J’aime mon travail. C’est ma passion. Et j’aime mes enfants. Je ne veux pas choisir. Je suis une maman hybride, dans tous les sens du terme. Présente partout, tout le temps. Pour tout le monde.
Être une maman qui travaille, c’est être en mouvement constant
À force de me dédoubler sans cesse, je me dis parfois que tout faire, c’est mal faire. Et alors la culpabilité frappe. Des deux côtés. Et pourtant, tous les jours, je continue. J’apprends. Je corrige. Je peaufine.
Le télétravail avec enfants, ce n’est pas un luxe. Ce n’est pas un rêve. C’est une performance quotidienne. Une oscillation entre amour, pression, efficacité et fatigue. Une partition qu’on joue seule, souvent sans partition.
Découvre l’article [5 astuces simples de maman hybride pour alléger ta charge mentale au quotidien]
Travailler à la maison, oui. Mais pas à n’importe quel prix.
Mon fils m’appelle “Maman”. Mon ordi m’appelle aussi. Et moi, au milieu ? Je fais ce que je peux. Je jongle. Je réinvente. Je flanche. Je recommence.
Mais ce que je sais, c’est que je veux continuer à aimer mon métier sans renier ma maternité. Trouver ce fragile équilibre. Créer un système qui nous respecte toutes et tous.
Parce que non, je ne veux pas choisir. Mais oui, je veux qu’on reconnaisse ce que signifie vraiment travailler de chez soi quand on est mère. C’est pas du confort. C’est du courage.
Aria
Oh je me reconnais tellement 😅